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Contexte

Le séminaire interrégional sur la réintégration des victimes de la traite a été organisé dans le cadre du Pôle de Gestion des Connaissances (KMH) de l'UE-OIM, financé par l'Union européenne, en collaboration avec le programme de l'OIM Coopération en Matière de Migration et Partenariats pour des Solutions Durables (COMPASS), financé par le Ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas.

Format

Ce séminaire a eu lieu le jeudi 17 novembre 2022 de 11h00 à 13h00 CET. Il a été public et s'ést déroulé en ligne sur Zoom. Pour permettre une plus large participation des parties prenantes de différentes régions géographiques, une traduction simultanée a été disponible en anglais, en français et en arabe.  
 
Le séminaire a eu une durée de 2 heures et a compris des interventions d'orateurs invités et une session de questions-réponses entre les participants et les membres du panel. 

Objectifs

Ce séminaire interrégional visait à discuter des défis émergeant du thème de la réintégration durable des victimes de la traite des êtres humains (VTEH), à présenter les résultats des dernières recherches, y compris une nouvelle boîte à outils de suivi sur la réintégration durable des survivants de la traite, ainsi qu'à offrir un espace de discussion entre les praticiens et les décideurs travaillant dans ce domaine.

Le séminaire a réuni des représentants des gouvernements, des institutions de l'UE, du milieu académique et de l'OIM qui ont fait le point sur les pratiques et examiné les défis et les opportunités émergeant des initiatives existantes.

Le séminaire s'est articulé autour de trois sessions principales :
 

  1. Protection des victimes de la traite : une vue d'ensemble
    La première session du séminaire a fourni un aperçu de la protection des VTEH. Elle a discuté des besoins spéciaux à prendre en compte pour promouvoir une réintégration plus durable après leur retour sûr et digne dans leurs communautés d'origine. Elle a partagé également des considérations sur la demande croissante d’orientations et d'approches plus standardisées pour le suivi des résultats de la réintégration des VTEH.
     

  2. Résultats de la recherche de l'OIM financée par le programme COMPASS
    Cette deuxième session a présenté la boîte à outils développée par l'OIM et Samuel Hall dans le cadre du programme COMPASS. Les conclusions d'une étude menée auprès de 100 VTEH et de 40 personnes ayant des liens ou une expertise dans le domaine de la réintégration, ainsi que la description de la boîte à outils complémentaire pour suivre les expériences de réintégration des VTEH, ont également été partagées avec les participants.
     

  3. Pratiques au niveau des pays : défis et opportunités
    La troisième session a fait le point et a diffusé les pratiques et les leçons émergeant des initiatives sur la protection et la réintégration des VTEH. Il a été une occasion importante de mettre en lumière les défis rencontrés et les opportunités émergentes, ainsi que de discuter de la façon dont la boîte à outils de suivi à venir aura un impact positif sur la mise en œuvre d'initiatives similaires. 

Agenda,  Présentation et Enregistrements

Agenda - Jeudi 17 novembre 2022

Présentation

Enregistrements en:
Français anglais Arabe
 

Justification

La traite des êtres humains est un crime persistant qui touche des personnes de tous genres et de tous âges, présent dans le monde entier, indépendamment du fait que les pays soient des lieux d'origine, de transit, de destination ou un mélange des trois. Bien que le nombre de cas signalés de VTEH ait généralement augmenté grâce au renforcement des processus de profilage, d'identification, de poursuite et de gestion des cas, la prévalence exacte de la traite des êtres humains reste difficile à estimer. La nature essentiellement cachée de ce crime signifie que la grande majorité des cas de traite ne sont pas signalés.

En 2016, l'Organisation Internationale du Travail (OIT) a estimé qu'environ 40,3 millions de personnes dans le monde étaient engagées dans des formes d'« esclavage moderne », avec environ 15,4 millions de personnes dans des mariages forcés et 24,9 millions de personnes dans le travail forcé. Parmi celles-ci, on estime que 7 personnes sur 10 étaient des femmes et des filles.

Le profil de genre des victimes a évolué au fil du temps. Les femmes représentent toujours la plus grande partie des victimes identifiées (environ 65 % au total, dont 46 % de femmes et 19 % de filles), mais les hommes sont également victimes de la traite (20 % d'hommes et 15 % de garçons), notamment pour le travail forcé, dont ils constituent près de 60 % des victimes détectées.[1] Le genre et l'âge des victimes varient selon les régions ; selon l'ensemble de données du Counter Trafficking Data Collaborative (CTDC), plus d'enfants que d'adultes sont détectés en Afrique subsaharienne (contre 19 % à l'échelle mondiale), tandis que les femmes adultes constituent la plus grande part des victimes identifiées en Europe, en Amérique du Nord et en Asie, et que les victimes masculines adultes sont plus fréquemment détectées en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Le CTDC indique que la plupart des victimes de la traite (71 %) sont détectées à l'étranger, dont la plupart des cas (78 %) sont intrarégionaux dans les grandes régions des Nations Unies. [2]

Lorsque les VTEH retournent dans leur pays d'origine, elles sont souvent confrontées à plusieurs défis relatifs à leur réintégration économique, sociale et psychosociale. Non seulement ces personnes doivent se remettre de l'exploitation et reconstruire leur vie, mais elles sont souvent exposées au risque dans leur communauté de retour d'être à nouveau victime de la traite

L'OIM et d'autres organisations ont soutenu les VTEH par le biais de programmes de retour volontaire et d'aide à la réintégration depuis de nombreuses années. Néanmoins, il y a toujours un manque de données sur la réintégration des VTEH dans des environnements qui sont souvent mal équipés pour soutenir leur réintégration et qui peuvent aggraver leurs vulnérabilités. Ce n'est qu'avec des données précises qu'il sera possible de développer ou d'améliorer les programmes qui visent à atténuer les facteurs de risque des VTEH dans leur processus de réintégration. 

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Le KMH a été créé en septembre 2017 dans le cadre de l'Action Pilote sur le Retour Volontaire et la Réintégration durable et communautaire financée par l'Union Européenne (UE) pour renforcer l'apprentissage entre les programmes de retour et de réintégration, et soutenir l'harmonisation des approches, des processus et des outils dans le cadre des Actions UE-OIM en faveur de la protection des migrants et de la réintégration durable et au-delà.

COMPASS, créé en 2021, est une initiative mondiale, en partenariat avec 14 pays, conçue pour protéger les personnes en déplacement, lutter contre la traite des êtres humains et le trafic illicite de migrants, et soutenir un retour dans la dignité tout en favorisant une réintégration durable. L'initiative est centrée sur une approche globale de la société qui, en plus d'aider les individus, travaille à tous les niveaux - ménages, communautés et niveau structurel. En plus des activités mondiales, COMPASS se concentre spécifiquement sur les pays partenaires suivants : Afghanistan, Algérie, Égypte, Éthiopie, Irak, Liban, Libye, Mali, Maroc, Niger, Nigeria, Soudan, Tchad et Tunisie.

Dans le cadre de l'élément du KMH sur les outils de gestion des connaissances, un total de cinq séminaires interrégionaux de partage des connaissances ont été organisés. Après le premier séminaire sur la réintégration durable coorganisé avec l'UA et l'UE en novembre 2018, le KMH a organisé le deuxième séminaire interrégional sur le retour et la réintégration des enfants et de leurs familles en mars 2021, le troisième sur le lien entre le développement durable et la réintégration en décembre 2021, et le quatrième sur les leçons apprises dans le cadre des actions de l'UE-OIM en mai 2022, rassemblant au fil des ans plus de 700 décideurs et praticiens à l'échelle mondiale. 

À l'avenir, le KMH et COMPASS travailleront en synergie pour diffuser les connaissances et contribuer à la création d'une base factuelle solide sur les questions liées à la protection.
 


[1] OIM, Rapport Mondial sur la Migration, December 2021, p. 264.

[2] Les régions des Nations Unies sont l'Asie, les Amériques, l'Afrique, l'Europe et l'Océanie. Pour une carte interactive des itinéraires: https://www.ctdatacollaborative.org/map/segment